La Mémoire de l’eau de Miranda Cowley-Heller
Paru en 2023 en poche chez Pocket, 490 pages
Je reste stupéfaite du succès de ce livre, de la teneur de la majorité des chroniques sur Babelio autour de son contenu, des compliments pleuvant et qui je l’avoue m’ont poussé à l’acheter et le lire.
Joli titre, belle couverture et rien dans la quatrième de couverture, qui permette de se préparer au fait qu’on a en fait, là, affaire à un atroce récit :
Voici le résumé de la maison d’édition :
« Un matin d’août. Tout le monde dort encore dans la maison familiale nichée au milieu des bois. Ellie se glisse dans l’eau froide de l’étang voisin. C’est ici, au cap Cod, que sa famille passe l’été depuis des générations. Mais ce matin est différent. La veille, Ellie et Jonas, son ami d’enfance, se sont échappés quelques instants pour faire l’amour. Dans les heures à venir, Ellie va devoir choisir entre ce qu’elle a construit avec l’époux qu’elle chérit, Peter, et l’histoire qu’elle a longtemps désirée avec Jonas, avant que le sort en décide autrement.
Vingt-quatre heures et cinquante ans de la vie d’une femme au bord du précipice. Durant cette journée de doute mêlant bonheurs et regrets, Ellie sera rattrapée par l’héritage familial, tissé de tragédies intimes et de secrets. »
Le récit ici conté par une femme adulte, n’est pas simplement celui d’une femme issue de la bourgeoisie WASP étasunienne, qui hésite entre son mari actuel et son premier amour.
Et il ne s’agit pas de tragédies intimes… Mais de viols, d’abus sexuels et sur plusieurs générations.
Non, c’est l’histoire de la fille d’une femme abusée par son beau-père, et cette femme qui » fera avec » a donc deux filles : La narratrice violée régulièrement par son demi-frère et qui n’osera rien dire à sa mère.
Sa sœur connaitra aussi une sexualité juvénile.
La seule personne à qui elle ose un jour en parler est un garçon plus jeune qu’elle.
Ils se rencontrent dans le lieu où leurs familles possèdent une maison de vacances, au Cap Cod.
Maison construite par un grand-père et qui de génération en génération reste dans la famille, c’est ça les héritages bourgeois, rien d’ostentatoire ni de bling bling, mais ce confort agréable est là, avec ses sports chics, la voile, par exemple, les affaires qui restent dans la maison, et ses maisons avec les souvenirs et les lieux où on est certains de pouvoir revenir…
Mais bon.
Ça, c’est l’argent et la classe sociale.
Il y a de jolies choses, des vases et de bonnes choses à manger, des peignoirs et de la culture.
Tout le reste est distillé au fur et à mesure des souvenirs de la narratrice, et pourquoi pas ? Mais ce n’est pas Festen : Rien ne pète ni aucune faille ne s’ouvre.
Et c’est ça qui m’a stupéfiée.
Oui les descriptions de ce Marais, de la végétation sont belles, oui les gens se baignent nus sur leur plage privée et rouspètent poliment quand les « gens » (les gueux quoi) osent s’en approcher alors qu’ils ont une plage publique, oui Jonas et Ellie baisent, et sont attirés l’un par l’autre.
Mais c’est parce qu’ils ont affronté, trop jeunes, la violence d’un jeune complètement dévié, et qu’ils l’ont laissé mourir, partageant tous les deux seuls, abandonnés de tout soutien adulte, le lourd secret du nom du violeur d’Ellie.
Ce n’est donc pas une histoire d’amour qui les lie, mais une histoire de mort et de violence.
J’aime ô combien la nature, l’eau, les maisons près des arbres et de l’eau, mais là, les descriptions paysagères n’ont pas suffi du tout à me faire passer la pilule de la violence silenciée, de ces gamines abandonnées toute leur enfance à elles-mêmes avec le père absent, lâche, la mère dure n’ayant rien réglé des violences qu’elle a subies enfant, et la reproduction avec sa fille Ellie.
Mais pourquoi cette Ellie n’est-elle pas allée consulter une, un psy ?
Parce que ça donnerait un autre roman ?
Ah, eh bien, ce serait tant mieux ; C’était vraiment trop glauque, ce genre de glauque propret avec le vernis purement bourgeois qui ne m’a vraiment pas quitté tout le long de la lecture.
Malaise et lecture inutiles. Enfin rien n’est inutile je l’espère lorsqu’on lit, mais j’ai eu l’impression d’un déni si puissant, vraiment sans façon. À part le constater, je ne vois pas ce que ça peut apporter.
Flower Power Catalogue d’exposition.
Edité par la réunion des Musées nationaux. 224 Pages 2023
« Le musée des impressionnismes Giverny propose, en collaboration avec la Kunsthalle de Munich, une exploration inédite du pouvoir des fleurs, de l’Antiquité à nos jours.
Inaugurée en février 2023 à Munich, l’exposition Flowers Forever, devient Flower Power à Giverny. Enrichie d’une section sur l’impressionnisme, l’exposition donnera la part belle aux grands maitres tels que Monet, Manet, Caillebotte ou encore Cézanne.
Quelle est la symbolique de la fleur au fil des siècles ? Au-delà de l’esthétique et de la poésie, quels messages les artistes ont-ils cherché à faire passer grâce au motif floral ?
Flower Power propose d’élargir notre regard grâce à des sections thématiques consacrées à l’histoire et à la mythologie, aux relations entre sciences et Art, aux religions, mais aussi à la politique et à l’économie.
L’exposition est le premier projet à présenter une vision interdisciplinaire, interculturelle et internationale de l’histoire des fleurs. »
J’ai avec plaisir reçu ce catalogue d’exposition » Flower Power » lors d’une Masse critique Babelio.
Je ne suis pas déçue, j’ai attendu au moins un mois avant de le recevoir, les éditeurs avaient dû oublier, mais Babelio les a relancés sur mon insistance et il a fini par arriver pour mon grand bonheur !
C’est un beau catalogue d’exposition, j’en aime le format et la thématique. Les Fleurs donc, dans l’art, à diverses époques et sous plusieurs entrées thématiques.
<les reproductions sont de belle qualité, l’ouvrage et l’approche intéressants, et j’ai apprécié lire les échanges entre les différents experts qui ont collaboré lors de l’exposition et de l’ouvrage.(Commissariat des deux lieux d’exposition.)
Je trouve juste dommage (détail subjectif) qu’aucun tableau de Séraphine Louis, que j’aime tout particulièrement !
Il y a une thématique qui m’a particulièrement plu : Celle reliée aux Mythologies, mais dans l’ensemble tout est enrichissant.
Je recommande ce bel ouvrage et suis heureuse de l’avoir reçu n’ayant pu visiter cette exposition.