J’ai lu  » Séraphine  » de Françoise Cloarec.

Avant tout, je suis amoureuse des toiles, de la peinture de Séraphine dite de Senlis. Elles me fascinent et m’emplissent. Elles disent bien plus que ce qu’elles montrent. Il y a des secrets profonds dans cette peinture, et je sais un peu plus pourquoi avec la lecture du livre de Françoise Cloarec  » Séraphine  ».

Séraphine de Senlis est une femme peintre, totalement autodidacte, ce qui me fait toujours doublement plaisir, mais en plus, et ce n’est pas rien, est issue d’une classe sociale, (oh si ça existe même actuellement.) totalement méprisée, puisqu’elle était bonne à tout faire chez des bourgeois.

Jamais Séraphine n’apprit la peinture, et en prime, elle s’y mit à… 42 ans !!

Incroyable !! Elle vendit de son vivant pourtant. (Grâce à la rencontre avec le visionnaire collectionneur d’art que fut Wilhelm Uhde qui va énormément compter dans sa vie artistique.)

 » Fleurs et fruits  » Séraphine de Senlis

Son travail pictural est très singulier, sa technique unique et restée secrète (Aaah !! Mais je veux savoir !), et son œuvre absolument, totalement magnifique.

Le livre que lui consacre Françoise Cloarec est passionnant. Françoise Cloarec est une afficionada du travail pictural de Séraphine. Elle  a d’abord écrit une thèse à son sujet, puis ce livre et à collaboré avec Martin Provost le réalisateur du superbe film  » Séraphine  » avec Yolande Moreau, éblouissante, à l’écriture du scénario.

Il faut lire ce livre, délicat, passionné, en recherche et questionnements, plein d’informations comme d’interrogations, une déclaration d’amour  » renseignée » sur Séraphine de Senlis, sa vie, son œuvre et tristement, ses dix dernières années en asile…

– » Éloignée de tout académisme et des conventions, Séraphine n’ apprend pas une technique, elle l’invente. Peindre est la façon qu’elle a trouvée pour exister. Poussée par cette force irrésistible, elle peut se passer de tout le reste. Le plus important est que Séraphine à réalisé son rêve de peinture.  »


– » Aucune étiquette n’est satisfaisante. Séraphine échappe à tout, à toutes les dénominations, à tous les courants. »

C’est en quelque sorte l’histoire d’une femme pauvre, originale, croyante qui quitte son travail de bonne dans un couvent, devient bonne chez des bourgeois de Senlis, et sur un appel de la vierge, se met à peindre à 42 ans. Mais à peindre à sa façon, sans une once d’influences autres, comme en transes, c’est aussi une femme qui va s’épuiser, et respirer du ripolin et de la térébenthine chaque nuit, ce qui est franchement toxique, (Cela m’étonne que ce ne soit pas évoqué dans ce livre comme me pistes possibles de sa maladie et de son affaiblissement psychique avec le manque de bonne nourriture et le trop plein de » travaux noirs »(elle appelait ses travaux noirs ses emplois de bonne.)…

C’est l’histoire d’une femme artiste autodidacte qui a eu du génie, un génie dévorant, d’autant plus qu’elle ne pu s’y consacrer entièrement.
Il reste ses œuvres sublimes et la tristesse de connaître ce qu’elle éprouva de déception et ensuite de ses misérables dix dernières années d’internement inhumains.
Un livre à lire pour l’amour qui s’en dégage de l’œuvre de Séraphine de Senlis, et sa peinture sensuelle et merveilleuse.


 » Il est clair que les fleurs servent à Séraphine à peindre ses tableaux et non ses tableaux à reproduire des fleurs.  » André Malraux.  » Les voix du silence.

https://www.wikiart.org/fr/seraphine-de-senlis/all-works

J’ai énormément apprécié cette lecture et vous la conseille vivement.

 » Séraphine  » Françoise Cloarec. Éd. LIBRETTO.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.