Série de poèmes « La poétesse en slip » , un début d’une série que je souhaite et espère longue et de plus en plus travaillée et fouillée, foldingue et vivante à sa façon !
-La poétesse en slip
a planté un long bâton dans l’humus,
lâché ses cheveux fous,
murmuré » Je m’en fiche bien pas mal »,
et déroulé ses mélopées autour du bois planté pour que renaisse
en bourgeons et chaleurs désirées,
un printemps trop longtemps espéré !
Emue par la grâce d’une courbure,
par un sourire tendre,
par un éclat lumineux,
la poétesse en slip
est un conglomérat d’absorptions
de sensations intenses et fugitives,
un abri à agitations passagères.
La poétesse en slip,
a lu tous les romans,
Elle les a mangés,
pleurés, rêvés,
désormais, des fleurs de son jardin,
elle tire des couleurs
et peint sur les pages
des nouveaux romans qu’on lui présente,
des formes en mémoire du futur.
La poétesse en slip
cultive ses moments de folie.
Longs cheveux dépeignés,
musique à fond,
elle bouge et fait moult grimaces
en gigotant comme elle en a ENVIE !
La poétesse en slip
ne possède aucun slip.
Elle porte
des culottes,
Ou pas …!
La poétesse en slip
a déposé dans l’herbe
trois morceaux de sucre.
Elle attend, elle attend
de pouvoir observer les fourmis
patiemment occupées à annuler les
granuleux rectangles blancs
sur la fraîche étendue verte.
La poétesse en slip
n’est ni jeune ou vieille,
elle est sa mère et sa fille,
elle est toutes ses sœurs inconnues,
en elle, toutes,
le sein haut et rebondi,
la vulve rosée,
le sein lourd et bas,
la vulve grisée et asséchée,
le sein mou et léger,
la vulve étirée,
la poétesse en slip
est appréciée de ses frères
dans son univers ré-inventé.
La poétesse en slip
a tant chanté de berceuses,
tant conté d’histoires,
tant endormi d’enfants,
la poétesse en slip
dit : » Je veux maintenant que des bandes de tourterelles
me frôlent la joue,
que des hordes de lionnes me lèchent partout,
et que des orques en meute m’enlèvent
et m’emportent avec elles
dans le liquide amniotique
de la grande caverne verte et bleue
où me caresseront de douces nageoires
et des mains pleines de doigts d’attentifs sirens. »
Elle est tombée dans le cercle des corneilles
La poétesse en slip :
Les voyant tournoyer chaque jour,
noires ailes vastes,
trainant dans un envol de becs
de lourds branchages
pour les bâtis de saison,
elle s’est prise d’amour
pour cette meute noire qui
criaille et graille
sans lassitude.
La poétesse en slip
s’en moque bien pas mal
de toutes ces injonctions :
Non elle ne pratique ni yoga ni marche à pied nordique,
Elle reste des heures au lit,
et Soudain !
Elle danse et danse
échevelée et rieuse
La poétesse en slip !
Elle restait étonnée
La poétesse en slip,
lorsqu’avant cette femme,
lui montrait sa fierté
en photos,
de toujours porter
sur ses lèvres
Ce rouge vif,
y compris pendant
cette randonnée montagnarde.
Ce rouge vif arboré comme un signe de gloire.
Sentiment d’étrangeté.
La poétesse en slip
a l’esprit en détente-
Sa fougue se relâche
puis s’élance en jets d’étincelles,
une nébuleuse d’idées
se crée en connexions de synapses
qui se balancent
nonchalamment;
Grappes de fleurs de glycine suaves.
Ces 12 poèmes sont écrits par Magda Hoibian, Peintre et autrice, @MagdaHoibian